À « dessin » pour un trait d’humour

Roy Lichtenstein, Sweet Dreams, Baby!, 1965, sérigraphie, 200 exemplaires, 93,98 x 68,58 cm.

 

L’esthétique de la bande dessinée et des médias animés entre aux beaux-arts dans les années 1960, alors que des artistes pop comme Andy Warhol et Roy Lichtenstein commencent à les parodier. Le fait de présenter ces œuvres dans de nobles galeries et musées estompe la démarcation traditionnelle entre le grand art et la culture populaire. Lichtenstein s’inspire particulièrement de la bande dessinée en imitant le motif tacheté de l’impression sur de grandes toiles.

Keith Haring et Kenny Scharf sont à l’avant-garde d’un paysage artistique post-pop qui fusionne le pop art et les graffitis, néons et couleurs psychédéliques de la vie nocturne new-yorkaise. Ils ont adopté les stratégies des graffiteurs : leurs œuvres embellissent des infrastructures délabrées. Haring est célèbre pour avoir animé les tunnels du métro avec ses marques de faux naïfs. Le langage visuel qui en résulte est une association caractéristique des formes de la bande dessinée et des débuts de la culture hip-hop.

Keith Haring, dessins dans le métro
Keith Haring, Pop Shop II, 1988, sérigraphie, 200 exemplaires, 30,48 x 38,1 cm.
Kenny Scharf, Judy on the Beach, 1987, sérigraphie, 76,2 x 109,98 cm, 75 exemplaires.

Simultanément, des artistes émergents des années 1980 et 1990 imprègnent les formes de médias animés de l’esthétique du punk rock. À cette époque, Joyce Pensato, qui avait déjà la cinquantaine, porte l’uniforme noir de la jeunesse punk et travaille dans un studio rempli de produits dérivés de dessins animés comme des peluches de Mickey et des figurines d’Homer Simpson. Avec ses lignes noires distinctives, l’artiste donne une tournure sinistre et punk à des icônes bien-aimées. Comme Pensato, Yashimoto Nara utilise l’influence du punk pour subvertir la culture japonaise du kawaii (un penchant culturel pour le mignon) qui caractérise les genres du manga et de l’animé.

Joyce Pensato, Felix, 2007, émail et peinture métallique sur lin, 274,32 x 182,88 cm.
Yoshitomo Nara, Missing in Action, 1999, acrylique sur toile, 180,02 x 144,94 cm.

Mickey et la culture du kawaii occupent aussi une place importante dans la pratique de Takashi Murakami et de KAWS. Ancien illustrateur de Disney, KAWS déploie continuellement dans ses figurines une version monochrome aux yeux morts du célèbre personnage de la société. La souris mutante à dents de rasoir de Murakami est au cœur de son œuvre. Les deux artistes s’associent souvent avec des marques et des fabricants pour produire des ready-mades en édition limitée, ce qui floue la distinction entre art et production industrielle.

Pour en savoir plus sur les artistes contemporains qui travaillent avec l’esthétique des médias animés, n’hésitez pas à nous contacter!

KAWS, Small Lie (jeu de 3), 2017, vinyle coulé peint, 27,94 x 12,7 x 11,43 cm (chacun).
Takashi Murakami, Homage to Francis Bacon (étude de George Dyer), 2004, lithographie en offset, 300 exemplaires, 68,07 x 68,07 cm.

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